200                       Les Spectacles de la Foire.
le petit Boudet, qui fut, avec là petite Chéret, le héros de la soirée. Mais ce succès même fut une source de chagrin pour k Petite Tante; Boudet père, qui aurait voulu voir son fils applaudi sans partage, prit la pauvre Catin Chéret en haine et lui fit, sous un mauvais prétexte, la scène affreuse dont on trouvera les détails dans le document rapporté ci-après. Quoi qu'il en soit, et malgré la jalousie, le public continua à faire excellent accueil à la Petite Tante, qui joua Zêphyre, dans Zêpbyre et la Lune, ou la Nuit d'été, opéra comique en un acte, de Boissy, représenté le 9 septembre 1733, et différents rôles dans la Répétition interrompue, opéra comique en un.acte, de.Panard et Favart, représenté le 6 août 173 5 ; *--ns -e Gage touché, opéra comique en un acte, de Panard, représenté le 18 mars 1736; dans l''Assemblée des acteurs, prologue de Panard et Cardet, représenté le 21 mars 1737; dans le Com­pliment prononcé pour la clôture du spectacle le 13 avril de la même année, et dans le Coq du village, opéra comique en un acte, de Favart, représenté le 31 mars 1743, ou ei-e cr-- -° r°l-de Pierrot (1).
(Mémoires sur Its Spectacles ae la Foire, II, 75. Dic­tionnaire des Théâtres, I, 315 ; II, 108; III, 3, 172, 49J ; VI, 331.)
L'an 1731, le vendredi 21 feptenibre, huit heures du matin, en l'hôtel ct par-devant nous Louis-Pierre Blanchard, etc., eft comparue demoifelle Fran-çoife Dubeau, veuve du fleur Pierre Chéret, chirurgien, demeurant faubourg Saint-Denis, et demoifelle Marie Chéret, fille, demeurant avec ladite dame fa mère, elle actrice de l'Opéra-Comique : Lefquelles nous ont fait plainte à l'encontre du nommé Boudet, maître des ballets dudit Opéra-Comique, fa femme et la nommée Marguerite, leur fervante, et dit que lundi dernier, environ les dix heures du foir, étant dans leur loge, elles auroient été furprises d'y voir entrer ledit Boudet, lequel, fans aucun fujet ni raifon, mais feulement par animofité contre elles plaignantes, leur a dit que la nommée Chéret, leur fille, avoit reçu deux écus de fix livres de gratification et qu'elle devoit lui en donner la moitié pour fon fils. A quoi les plaignantes ayant voulu aiTnrer. du contraire ledit Boudet, il s'eft répandu contre elles en injures, les traitant de b......de gueufes, ct qu'il falloit Ieur couper Ieur robe fur le c... Qu'a
(1) Maric Cheret epousa plus tard Louis Anscaumc, auteur dramatique ct secretaire de ta Cu-înédic-Italicnnc, décede le 17 juillet 17S4, rue Bergere, à Paris. Maric Cheret etait encore vivante a cette époque.